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Le kihon

Le kihon

 

Le kihon est la répétition des techniques de Karaté répétées seul.
Au début de la pratique, il est nécessaire de faire de nombreuses répétitions pour comprendre le geste et forger le corps. Les répétitions sont très importantes si sur chaque geste, l’esprit suit et si l’implication est totale. La tête et les jambes !! Il faut réfléchir à la mécanique du mouvement, le décomposer pour mieux le comprendre, respecter les critères techniques et la mécanique du corps. Le plus important est de réaliser ces répétitions sous l’œil du professeur. Une fois de plus, il ne faut pas hésiter à poser le plus de questions et à se renseigner, imiter la gestuelle.
 

Plus on avance dans la pratique et plus les répétitions sont courtes, on passe du quantitatif au qualitatif. S’il faut 1000 Mae Geri pour en sentir un de bon, il faut s’entraîner pour réduire le nombre de répétitions et trouver plus rapidement et souvent le geste juste. Sur 1000 répétitions, il y a peut être un ou deux gestes qui nous paraissent justes. Il faut comprendre pourquoi et comment les reproduire. L’analyse est constante. Un samouraï qui affute sa lame sans cesse n’aura aucun mal à trancher. Plus on répète les techniques, plus elles deviennent naturelles et spontanées. Plus la difficulté diminue.

Le karaté est une discipline extraordinaire, il permet d’exécuter des mouvements que nous n’aurions jamais été amené à faire auparavant : des sauts à 360° 

Le kihon permet de travailler toutes les techniques de Karaté, basiques ou supérieures, dans toutes les directions, en enchaînement, en mouvement ou statique, avec la vitesse ou lentement. Le travail du kihon est primordial en Karaté, ce sont les gammes du musicien, chaque technique correspondant à une note de musique, le karateka peut composer sa partition selon son niveau et ainsi progresser sur chacune des techniques, positions, déplacements …

C’est réellement la recherche de perfectionnement des techniques en cherchant la fluidité, la souplesse, le décontracté, le kime, la qualité sur chaque mouvement. C’est la recherche, la quête du geste juste et utile, au bon moment, naturellement.
Sensei Gichin Funakoshi a expliqué vers la fin de sa vie qu’il commençait juste à maîtriser le coup de poing de base. Il reste donc un long chemin à parcourir. Un élève de Funakoshi a rapporté que le maître lui a révélé la veille de sa mort : « ce matin, je sens réellement zuki (poing). Un poing, une vie … »

 

A tous les niveaux, le kihon est indispensable à la progression. Il faut mettre l’accent sur chacune des techniques, décomposer la technique, la comprendre pour mieux l’effectuer. Il faut rechercher sans cesse la justesse de la technique, gommer les défauts, éliminer les mouvements parasites, les appels de départ (le pied qui s’ouvre au départ du déplacement par exemple). Au départ, beaucoup de répétitions sont nécessaires puis on réduit le nombre de répétitions pour reproduire les techniques en mettant l’accent sur la qualité du geste.
C’est une recherche de justesse, de simplicité et d’efficacité. Le kihon est une composante essentielle de la pratique du Karaté au même titre que le travail des différents kumites et katas. D’ailleurs, le kihon est une épreuve obligatoire de tous les passages de grade. 
 

Le kihon peut se pratiquer également sur un sac de frappe ou sur un makiwara (poteau entouré de paille tressée, pour endurcir les membres). Cela permet de travailler la justesse, le placement du corps et la précision.
Travailler sur cible ou sac de frappe permet aussi de comprendre le placement du poignet, du coude et du corps lors de l’exécution du zuki par exemple. L’alignement doit permettre de ne pas se blesser. On comprend également plus facilement l’onde de frappe, on la ressent quand on subit un choc mais on peut la ressentir à la frappe sur cible.

Une bonne connaissance de la mécanique corporelle et de son propre corps permet de progresser. Connaître ses capacités permet de travailler sur ses points faibles pour les améliorer.

Chaque école a développé les éléments techniques qui la caractérisent, lui donnant tout son sens et permettant de la distinguer. Néanmoins, les principes fondamentaux du Karaté-do sont invariablement, malgré les différences d’écoles, réunis dans la triptyque de base de la transmission qui est :
KIHON – KUMITE – KATA

Technique :
Défendre :     uka Waza
Frapper :       atemi waza
Se déplacer : ashi waza
Se posturer : dachi waza
Luxer :          kansetsu waza
Projeter :      nage waza
Saisir :          tsukami waza
Immobiliser : osae waza

Tactique :
Défendre :        Go no sen (l’initiative après l’initiative)
                        Tai no sen (l’initiative dans le corps)
                        Sen no sen (l’initiative avant l’initiative)

Attaquer : sen (l’initiative)
Maîtriser des distances : MAAI
Maîtriser les cadences et rythmes : Hiyoshi
Percevoir : yomi

 

Principes énergétiques :
Respiration : Kokyu
Energie vitale : Ki

Principes mentaux :
Zanshin : L’esprit vigilant , le contrôle, et la domination, la présence
Fudoshin : Esprit imperturbable et calme dans le danger
Mushin : Le non esprit, c'est-à-dire le mental qui se fixe sur un point et devient superficiel

 

 

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